Les cultures principales et leur distribution régionale au Bénin
E. van den Akker
Department of Agricultural Economics in the Tropics and Subtropics (490B), University of Hohenheim, 70593 Stuttgart, Germany, Tel.: 0049/711/4593392, Fax: 0049/711/4593762, email: vdakker@uni-hohenheim.de
Mots clés: Bénin, système de culture, coton, zones agro-écologiques, carte d'aperçu général.
1 Objectifs
Les études portent sur la région de distribution des principales cultures agricoles et leur part dans la culture des zones agro-écologiques. En plus, cela visualise la récolte du coton en tant que principale culture de rente au niveau des sous-préfectures et l'aire totale de production du coton au niveau des zones agro-écologiques. La carte 1 offre un bref aperçu sur le monde de production des plantes agricoles au Bénin après la dévaluation de 1994.
Donner sa condition naturelle, le Bénin peut être divisé en six différentes zones végétatives avec quatre zones (Bohlinger, 1998) principales et deux subzones (Wezel, 1999). Chaque zone est caractérisée par un type spécial de végétation associé au type de sol et aux conditions climatiques.
Le Bénin compte six départements ayant chacun plusieurs sous-préfectures comme petites unités administratives. A ce niveau, les données statistiques concernant la production agricole et sa production sont disponibles. Le seul département du Borgou comporte plusieurs zones végétatives tandis que le Mono, l'Atlantique, l'Ouémé ensemble ne valent que deux zones végétatives.
Pour générer plus de correspondance entre unités administratives et les zones de végétation pour l'extension agricole et les objectifs de décision politique, le Ministère du Développement Rural (MDR) définit huit zones agro-écologiques (MDR, 1998) avec les conditions et les données statistiques (voir tableau 1). La comparaison des zones agro-écologiques et de la carte topographique montre une certaine étroite relation entre les zones et les unités du terrain (Wezel, 1999). Les différences proviennent de l'utilisation des bordures des sous-préfectures pour délimiter les subdivisions naturelles du pays. Au niveau des villages, les données statistiques ne sont pas disponibles. Des données sur l'espace cultivé des principales nourritures et des produits de rentes, sur la récolte et la production résultante par saison au niveau des sous-préfectures sont annuellement publiées par le Ministère du Développement Rural.
Pour une présentation des caractéristiques de modes de culture de chaque zone agro-écologique les huit principales nourritures et produits de rente étaient choisis, c'est-à-dire maïs, sorgho (ensemble avec le mil) et le riz comme céréale, le manioc et l'igname comme tubercules, le haricot et l'arachide comme légumineuses et le coton comme fibre et principale culture de rente.
Les amplitudes de l'air au-dessus de la production sont calculées pour trois années de production 1994/1995 à 1997/1998 au niveau de la sous-préfecture et ainsi agrées au niveau des zones agro-écologiques. Cet agrément prévient le biais de compréhension des grandes sous-préfectures.
La part de chaque principale culture dans le mode de culture (pourcentage de l'aire totale cultivée) est dépiècée en diagramme de segment pour chaque zone agroécologique. Avec le respect pour l'importance du coton comme principale culture de rente qui gagne la plus haute, une colonne était ajoutée montrant la région au-dessous du coton. La quantité de récolte était calculée au niveau des sous-préfectures. Les rendements sont dans une marge de 0 à 1500 kg par hectare. Le niveau de rendement des autres cultures ainsi que des diagrammes additionnels sont pourvus dans la section des données.
Les zones agro-écologiques peuvent être à peu près groupées suivant leurs conditions naturelles (carte 1). Au Nord, il y a deux zones avec des conditions moins favorables pour la production agricole (Zone Extrême Nord Bénin (1) et Zone Ouest Atacora (4)) et deux zones avec des conditions favorables à la production ((Zone Cotonnière du Nord Bénin (2) et Zone Vivrière du Sud Borgou (3)). Toutes sont caractérisées par une seule saison de culture par an et par une densité de population relativement basse de l'ordre de 12 à 33 habitants au km² (voir tableau 2). Au Centre, on trouve une grande zone avec des conditions de production favorable (Zone Cotonnière du Centere Bénin (5)), caractérisée aussi par une seule saison de culture et une faible densité de population avec 28 habitants au km².
Le Sud (carte 3 et carte 4) a une zone avec un potentiel de production élevé (Zone de la Depression (8)), une zone avec un potentiel moyen de production ((Zone des Terres de Barre (6)) et une zone avec un faible potentiel de production (Zone des Pêcheries (7)). Toutes ces zones sont caractérisées par deux saisons de culture et une densité de population élevée atteignant 135 habitants au km² dans la zone 8; 267 habitants au km² dans la zone 6 et 416 habitants au km² dans la zone 7 (incluant les populations urbaines). Dans le Nord et le Centre, des terres arables existent encore et ne sont pas sous culture indiquant que les longues périodes de jachère existent. Dans toutes les terres arables sont sous cultures et par conséquent un très fort taux d'utilisation des terres prévaut. Ceci varie de 1,4 années de jachère essentiellement composée de palmiers à 1 année de culture (van den Akker, 1998).
Au total, une moyenne de 1,4 millions d'hectare de terre a été cultivée avec les huit cultures principales entre 1994/1995 et 1996/1997 (sans différencier la première et la deuxième saison au Sud).
Le diagramme en bâton montre pour chaque zone agroécologique son mode typique de culture. Ce qui indique une orientation rapide au sujet de l'importance relative des cultures principales.
Toutefois, la figure cache la dynamique des changements dans les superficies sous cultures des différentes spéculations. La production agricole au Bénin réagit de façon flexible aux conditions économiques ou institutionnelles en mutation à cause de la libéralisation des chaînes commerciales de toutes les cultures alimentaires. Ainsi, des données additionnelles et des diagrammes sont fournis dans la section des données.
La carte fournit seulement les données sur les cultures principales à travers tout le pays. Les cultures typiques de superficie plus petites comme les oignons au Nord et les tomates au Sud ne sont pas considérées. Dans ce qui suit, les différents produits ainsi que leurs zones de prédilections sont discutés.
Sur le coton, les intervalles de rendement et leurs distributions régionales indiquent les zones agroécologiques avec leurs différents potentiels de production. Au Nord et au Centre, les zones 2, 3 et 5 sont caractérisées par un potentiel élevé de production, un pourcentage élevé de coton (38, 30 et 24% respectivement) et une superficie de plus de 70 000 hectares cultivée en coton dans chaque zone. Ces trois zones forment la ceinture cotonnière suivies de la parties Nord avec environ 20 000 hectares de coton dans la zone 6. Le sud est trop humide pour la culture de coton. Toutefois, le coton est très bien apprécié par les paysans à cause de l'organisation de la livraison des marchés d'intrants et des produits de récolte du coton. Dans toutes les zones, on observe une expansion rapide des superficies cultivées en coton depuis 1994 à cause de la dévaluation avec son effet positif sur la compétivité du marché du coton béninois et le prix fixé relativement élevé pour les producteurs de coton (carte 3 et carte 4).
Une carte détaillée du Sud Bénin avec les plus bas rendements du coton montre ici que le coton est tout de même cultivé même si sa culture n'est plus rentable. Une raison majeure de cette situation peut être l'accès facile aux intrants pour les producteurs de coton surtout pour les engrais minéraux qui sont plutôt utilisés sur les cultures vivrières que sur le coton.
Parmi les céréales, le maïs est la principale culture. Le nombre important de variétés permet d'en produire sous conditions climatiques variées allant de subhumide à semi-aride. Bien que le maïs soit cultivé dans toutes les régions du pays, sa participation à la rotation diffère d'une région à l'autre en fonction des habitudes alimentaires locales et des avantages comparatifs.
Dans le Nord, le maïs occupe une proportion de 9% de la zone 1 et 4. Ce pourcentage augmente de 18% à 23% respectivement dans les zones favorables 2 et 3 du Nord. Vers le Sud, le pourcentage du maïs dans les associations culturales augmente. Dans le Centre Bénin (zone 5), il atteint 26% et prend plus de la moitié de la superficie cultivée dans le Sud (55% dans la zone 6, plus de 60% dans la zone 7 et 73% dans la zone 8). Spécialement dans les zones 2, 3 et 5, le développement temporel montre une superficie sous maïs franchement accrue. Ceci est principalement dû à deux raisons. Le maïs suit les arrières effets de la fumure minérale utilisée pour le coton; il est cultivé comme culture de rente pour sa vente surtout au Sud (voir van den Akker). Dans le Sud, plus précisément dans les zones 6 et 7, la superficie sous maïs est constante ou décroissante à cause de manque de terre arable non défrichée. Toutefois, des superficies dégradées sous maïs suite à une surexploitation sont de plus en plus utilisées pour la production de manioc qui a moins d'exigence en sol fertile (comparez local maize et improved maize).
Dans le Nord, le sorgho a le pourcentage le plus élevé dans le système de culture des deux zones ayant des conditions moins favorables à la production agricole (zone 1 et 4 avec 58% et 43% respectivement). Dans les zones de conditions favorables de production (zones 2 et 3), la proportion du sorgho est surtout élevée avec 25 % et 17% respectivement. Dans le Centre Bénin, l'importance du sorgho est décroissante (zone 5 avec 5%) et dans le Sud, le sorgho n'est nullement cultivé à cause de l'humidité excessive. Bien que la superficie absolue sous culture de sorgho dans toutes les zones demeure plus ou moins identique dans le temps, son pourcentage est décroissant à cause de l'expansion de la superficie totale cultivée.
Le pourcentage du riz dans le système de culture de toutes les zones est très bas même si dans la plupart des zones, les conditions climatiques permettraient la production du riz sec. Le riz est considéré comme un bien de luxe dans le mode d'alimentation (Abele, 1996), mais jusqu'ici, la préférence pour le riz produit au Bénin est moins que celui importé des régions asiatiques. Des techniques efficaces de production et de savoir-faire aussi bien que les équipements nécessaires de transformation après la récolte ne sont pas suffisamment disponibles (MDR, 1994). Après la dévaluation, la production du riz au Bénin a connu une augmentation à cause des différences de prix résultant dans l'accroissement de la superficie totale sous riz d'environ 5800 ha au Bénin (de 8400 ha en 1993 à 14200 ha en 1997). Jetant un coup d'śil sur le type de culture de chaque zone agroécologique, la proportion du riz varie entre 0 et 4%.
Parmi les tubercules, le manioc a la plus grande importance. Alors qu'il est à peine trouvé dans le Nord sec, son pourcentage dans le système de culture est croissant avec l'humidité du Centre au Sud. Dans la zone 5, il atteint une proportion de 13%, dans les zones 6, 7 et 8, le pourcentage est 19%, 22% et 14% respectivement. Comme expliqué plus haut, le manioc suit souvent le maïs sur les sols dégradés. Du moment où le tubercule contient l'acide hydrocyanique toxique, la transformation est nécessaire avant consommation. Dans la partie sud du Centre et dans le Sud, la transformation du manioc en gari (repas) et tapioca (amidon) génère un revenu de subsistance. Une importante quantité de gari est commercialisée dans les pays voisins. Comme les tubercules de manioc peuvent être gardés dans le sol pendant plusieurs mois, il est souvent utilisé comme nourriture de réserve sur le marché local (Beck, 1995). A cause du prix relativement bas et la préparation facile du gari et de tapioca, il est important dans les habitudes alimentaires des populations et surtout ceux à faible revenu.
L' igname est le principal tubercule dans le Nord et le Centre du Bénin à cause des conditions de production. Il exige de bonnes conditions édaphiques et est de préférence produit sur des terres défrichées. Il n'est pas rencontré dans la zone 1. Dans les autres zones 2, 3 et 4 du Nord, il atteint la proportion de 6%, 18% et 20% respectivement. Au centre, dans la zone 5, il est cependant de 12% tandis que dans les zones du Sud, le pourcentage est entre 0 et 1%. L'igname peut être directement consommée et est appréciée comme une culture alimentaire dans tout le pays.
Parmi les légumineuses, l'importance des haricots et de l'arachide dans le système de culture est égale. Dans la rotation, tous deux sont appréciés pour l'amélioration de la fertilité du sol. Pendant que les haricots sont principalement produits pour l'autoconsommation ou pour le marché local, l'arachide est aussi une culture de rente pour sa production d'huile. Dans le Nord, les types de culture de toutes les zones ont une proportion de haricots entre 3% et 9% de l'arachide entre 3% et 11%. En considérant ensemble toutes les deux légumineuses, les zones 1 et 4 avec des conditions de production moins favorables ont une proportion de 14% et 16% respectivement tandis que les zones 2 et 3 ont une proportion de 11% et 7% seulement. Dans la zone 5, les haricots atteignent un pourcentage de 10% et l'arachide 9%. Dans le Sud, le pourcentage le plus élevé est rencontré dans la zone 6 avec 6% et 12% suivie par la zone 7 avec 11% et 4% pour les haricots et l'arachide respectivement. La zone 8 a une proportion relativement petite de légumineuses dans le système de culture avec 4% de haricots et d'arachide chacun.
Le Bénin montre un système de production varié en ligne avec ses différentes conditions climatiques allant du subhumide dans le Sud au semi-aride dans le Nord. Hormis le Sud, la terre arable est encore disponible. Dans une année, avec des conditions moyennes de production, le rendement de la production agricole alimentaire est autosuffisant. Toutefois, à cause du manque de données, il est difficile d'estimer la superficie de terre arable disponible sans cultures ou en jachère.
Jusqu'ici, la production agricole au Bénin est caractérisée par une baisse d'intrants utilisés pour les cultures alimentaires et une utilisation moyenne d'intrants pour la production cotonnière. Dans ces conditions, une quelconque augmentation de la production exigerait un accroissement de la superficie cultivée. En comparant la baisse de rendement dans le champ des paysans avec le rendement élevé obtenu dans des conditions de recherche contrôlées sur la ferme des paysans, il existe encore un potentiel élevé de production disponible dans le cas où la gestion de la production serait optimisée et que les intrants pour les cultures alimentaires seraient disponibles et utilisés.
Concernant la part des différents produits entrant dans le système de culture, dans certaines régions, un déséquilibre peut être trouvé avec des effets négatifs sur la fertilité du sol. Dans le Nord, le coton prévaut. Spécialement dans la zone 2, la superficie du coton excède la limite (1/3) recommandée par le service d'extension. Dans le Sud, le maïs couvre entièrement en avance des terres cultivées sans utilisation d'intrants ou une période de jachère suffisante résultant d'une dégradation accélérée du sol. Principalement, les variétés locales de maïs sont utilisées à cause de leur forte adaptation aux conditions climatiques et de production. Les variétés améliorées ont des rendements élevés (voir tableau 4) mais ont besoin d'intrants externes (pesticides, engrais).
En dehors de l'amélioration du rendement de production, la disponibilité des cultures alimentaires pour la consommation ou le commerce interrégional pouvait être augmentée en minimisant les pertes très élevées de transformation et de stockage.
Abele, S. (1996): Die Auswirkung der Devaluierung des Franc CFA auf ausgewählte Agrarmärkte in Benin. Diploma thesis, University of Hohenheim.Akker, van den E. (1998): Benin: Einsatz technischer und institutioneller Innovationen in der kleinbäuerlichen Landwirtschaft. In: Technischer Fortschritt im Spannungsfeld von Ernährungssicherung und Ressourcenschutz. Tropentag 1997. Universität Hohenheim.
Beck, K.V. (1995): Die Vermarktung von Grundnahrungsmitteln in Benin. Eine Bestandsaufnahme des interregionalen Handels vor und nach der politischen Liberalisierung. Dissertation, University of Hoheheim, Stuttgart.
Bohlinger, B. (1998): Die spontane Vegetation in traditionellen Anbausystemen Benins – ihre Bedeutung und Möglichkeiten des Managements. PLITS 1998/16(1).
MDR and CARDER (yearly): Plan de Campagne. Cotonou, Benin.
MDR (1994): Filière Riz. Document Provisoire.
MDR (1998): Annuaire Statistique. Campagne 1997-98. Tome 1: Production végétale. Cotonou, Benin.
6 Autrés Bibliographies de Réference
Brüntrup, M. (1997): Agricultural Price Policy and its Impact on Production, Income, Employment and the Adoption of Innovations. A Farming Systems Based Analysis of Cotton Policy in Northern Benin. Lang, Frankfurt.Floquet, A. (1998): Des Paysans en Mal d’Alternatives. Dégradation des terres, restructuration de l’espace agraire et urbanisation au bas Bénin. Margraf Verlag, Weikersheim.
7 Liaisons avec des sites du Web![]()
Devolving Farm Services in Benin
Figure 1: Benin: Development of yield1 of major crops per agro-ecological zone and year since 1987Development of yield of major crops1) per agro-ecological zone between 1987 and 1997
1) Covering at least 1% of the area under productionCarte 1 : Regional distribution of major crops in Benin (per agro-ecological zone)
Carte 2 : Cotton yield per agro-ecological zone (on sousprefecture level)
Carte 3 : Overview of southern Benin - agro-ecological zones
Carte 4 : Southern Benin - detailed view of cotton yield (on sousprefecture level)
Tableau 1: Zones agro-écologiques du Bénin avec des Sous-préfectures
Tableau 2: Zones agro-écologiques, superficie totale, population et densité de population
Tableau 3: Zones agro-écologiques et leurs superficies cultivées sous principales cultures alimentaires et de rente (en ha, moyenne 1994/95 - 1996/979 Données![]()
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